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Bruno Albert Le blog

21 mai 2014

Bubbs Booster for a buzz

cul nu

En "middle week", au domicile conjugal, après un long débrief avec la femme de ma vie, Véronique, nous dînons tardivement, allant de chaînes de télévision en chaînes de télévision. Eliminés les films intello., les séries d'immondices, le plus improbable se profile: nous stoppons, telle une paire d'épagneuls bretons au cul des cailles sauvages, sur la Chaîne Parlementaire. les vieux diraient la 13. Il s'agit d'un débat sur le projet d'accord transatlantique. L'idée en gros consiste à savoir si, à terme, nous serons ou pas en mesure d'échanger avec les Yankees, à la régulière, des foies de canard, viscère atrophié d'un animal malade contre un poulet du Colorado sulfaté au chlore. D'autant qu'à mes oreilles, chlore rime avec Javel et Saint Marc, en bon bordelais.

 

Nous baissons le volume sonore du récepteur pour faire notre propre débat. De temps en temps, nous relevons le niveau de nos sonotones pour revenir au contact de l’émission. Le thème paraît bon même si, quelque part, il coupe un peu les pattes d’un débat sur l’enjeu du scrutin européen qui nous tombe dessus sans crier « Gaaareee » huit semaines après la raclée infligée à notre vaillant Parti Socialiste dans le style des Frères Jacques :

 

Quand l'Equipe de Perpignan s'en va jouer à Montauban,

Elle est battue évidemment par l'équipe de Montauban.

Et quand l'équipe de Montauban s'en va jouer à Perpignan,

Elle est battue c'est évident par l'équipe de Perpignan.

Honneur aux forts, c'est la loi du sport, vas-y petit c'est ça le rugby.

Quand l'équipe de Perpignan s'en va jouer à Montauban,

Ils engrossent évidemment quelques filles de Montauban !

 


Soit.

 

Chacun scrutant, tour à tour, les fameuses cailles, nous observons que, même si le débat est clivant, le seul politique est un sénateur du dit P.S. Pour le reste, un vieux journaliste exempté du contrôle technique, un barbu col ouvert dont on a mangé le nom et le P.D.G du Groupe Système U réputé pour son soutien au cyclisme professionnel. Rapidement, on sent vivement que le vrai sénateur, c’est lui. De sorte que nous nous agenouillons pour beugler des Ave Papin du nom du bonhomme. Repentin, le repenti, c’est à dire exfiltré du plus récent gouvernement, vend sa daube. Patin, couffin.

 

Comme je suis au bord de la fatigue, je me concentre sur la lucarne. Quel con, je fais. C’est un sit-com,  de la soap TV, une télé réalité brésilienne. J’avise l’animatrice. J’ai peine à croire que cette jeune personne, maquillée comme une auto volée, soit issue d’une école de journalisme. En même temps, si je la considère comme animatrice, tout de suite, cela me suggère une entraîneuse dans un club échangiste, douche comprise.

 

Là-dessus, je sollicite un regard féminin, celui de mon épouse : « Le réalisateur dispose, au moins, de huit caméras. Deux plans larges, trois ou quatre davantage serrés. Deux au seul profit de l’avantageuse apprentie Anne Sinclair. De face, un bustier noir, façon dentelle. De près, démunie du sous-vêtement dit soutien-gorge. » Et Pim ! Un profil entier figurant le dos violon de Mireille Darc dans « Le grand blond avec une chaussure noire ». Vers la fin du débat, nous aurons un plan inversé, poitrine à droite et, fugacement, un plan dos nu. Et le plus drôle, c’est que le réalisateur accélère la planification des plans de sorte que, statistiquement, le téléspectateur, zappant, tombera principalement sur le cul de l’affriolante madame.

 

Moralité…Jadis, il y avait eu les images subliminales du Président Mitterrand dans le générique du journal télévisé d’Antenne 2. Aujourd’hui, les jambes fuselées d’une belle mauresque seront toujours plus marchandes que les lunettes demi-lune d’un sénateur savoyard. Les élections européennes, tout le monde s’en bat les steaks. Demain, j’arrête mon abonnement à la chaîne de Marc Dorcel.

 

Putain, la cambrure ! En même temps, nous devions être entre zéro et quelques milliers, limite masturbation. Européenne, bien sûr.

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19 mai 2014

LUTTE(S) DE CLASSE(S)

Couv_Conclave2

Dans la dernière partie de sa vie, le grand Stendhal ayant goûté Milan, Rome et Venise, se perdit dans la ville relative de Lesparre en Médoc. Désignant la direction du nord de la région, il avait demandé à l’hôtelier qui l’avait hébergé : « Et après ? » et l’homme répondit avec beaucoup de sincérité : « Après ? Rien ». Avec « Un Souper en Médoc », Bruno Albert, romancier, à deux siècles de distance, avait souhaité restaurer l’image d’un Bas Médoc magnifiquissime ! A ses yeux. A son cœur. A sa tripe.

Voici « Le Conclave de Bordeaux », toujours aux Editions Féret, deuxième roman du même auteur. Aux origines, il y avait eu un dîner faussement mondain, au milieu des vignes surplombant l’Estuaire de la Gironde, prétexte à l’introduction et à la présentation du Médoc en général et de quelques personnages du cru en particulier. Pour l’auteur, ils devaient figurer la cohorte pionnière de celles et ceux qui inventèrent Soulac sur mer, station balnéaire équivoque. Tiraillée entre une âme sauvage et une réflexion bien plus cartésienne consistant à vivre dignement dans un pays béni mais éternellement puni du fait de son essence estuarienne.

« Le Conclave de Bordeaux » réunit les mêmes personnages, les mêmes paysages, les mêmes considérations quant au vin de Médoc. Autant « Le Souper » s’était attardé sur le caractère adulescent, fortuit et anxiogène de la Deuxième République, autant, aujourd’hui « Le Conclave » informe de ce que le Second Empire a ouvert une ère pacifique, moderniste du point de vue économique et sensiblement distributrice du point de vue social. Ainsi, malgré les critiques folles de Napoléon III, après la folie de Sedan, on a pris, entre autres à la suite des biographies de Pierre Milza et Philippe Séguin, le parti inverse, considérant la séquence néo-impériale en termes positifs. Ici, Bruno Albert, notre auteur expose des similitudes entre le Second Empire et la première séance du gaullisme politique de 1958. Cent ans après !

Voici une des façons de lire « le Conclave de Bordeaux » comme une déclinaison souple du Second Empire en Gironde. Or, en grattant un peu le vernis du temps, on observera également que la période, paradoxalement industrieuse et oisive, a semé les graines des mutations sociétales à venir. De ce point de vue, Bruno Albert a conservé la même plume allègre pour évoquer des sujets fort sérieux par ailleurs. Ainsi, tout y passe : le romantisme fort directif des femmes. Elles se veulent un destin par elles-mêmes. Et elles l’obtiendront. Le triomphe -ou quasi- de la bureaucratie d’Etat. Entre Chambre de Commerce et préfecture, la bagarre est torride. Les prémices de la colonisation ultra-marine moderne. La structuration industrielle et capitalistique inéluctable de l’économie, ici, ultra-sensible dans le domaine viti-vinicole etc.

Après un dialogue de fond au-sein du couple que forment Bérénice et Jérôme de Lignac, l’épouse va circonvenir l’époux jusqu’à armer une croisière fluviale du Nord Médoc en Sud Gironde. « Mais, il y a du vin partout ! » va-t-elle s’émouvoir. Du haut du promontoire catholique et marial de Verdelais, elle envisagera Sauternes perlée d’or. De retour en Médoc, la maternité puis un événement des plus horribles qu’il soit pour une jeune femme forgeront un nouveau profil féminin. Apte à saisir davantage les subtilités d’un monde complexe au point d’en devenir une redoutable amazone. Il y aura des rencontres, des fêtes, des amours et des vins.

Un mot sur le titre de l’ouvrage : « Le Conclave de Bordeaux » n’a rien à voir avec une quelconque procédure élective romaine mais, tout de même, restitue ce que l’auteur nomme « l’esprit de Viterbe » du nom de la localité italienne. Au XIII° siècle, Viterbe fut le théâtre de la désignation pontificale la plus longue de l’histoire. Le peuple et les bourgeois du lieu, lassés de voir les cardinaux se goberger à leurs frais, usèrent de toutes sortes de stratagème pour accélérer le terme de leur séjour dans la ville : ils démontèrent la toiture de la cathédrale Sans Lorenzo, ils réduisirent leurs envahissantes éminences au pain sec et à l’eau pour, in fine, fermer toutes les issues à clé. D’où conclave.

« Je me suis demandé, accessoirement, si le monde viti-vinicole bordelais n’avait pas été, à la marge, pénétré de cet esprit de Viterbe, à l’approche de l’exposition universelle de 1855 et son corollaire, totalement imprévu à l’origine, le classement des vins ? » s’interroge Bruno Albert. Le fameux classement, loin d’être le motif profond de ce nouveau roman, tombera tout de même à point nommé pour embarquer le Bordelais vers une structuration productive et marchande qui n’a pas foncièrement changé depuis.

L’auteur achève sur une confession brûlante : « Lorsqu’il s’est agi de baptiser l’enfant -le livre-, j’ai investigué différentes pistes dans l’objet de flatter Bordeaux, moquer les non-classés, railler les plus grands etc. Ne serait-ce qu’allusivement. Et puis, à bout de forces, j’ai déliré au point de proposer quelque chose comme « Une Lutte de Classes ». Cela me paraissait délicieusement équivoque mais, aux cris de douleurs de l’entourage, j’ai accouché de ce charmant Conclave de Bordeaux. Moins évident mais tellement politiquement correct.

On peut appréhender « Le Conclave de Bordeaux » sans avoir connu « Un Souper en Médoc » mais il faut savoir que leur synchronisme s’avère instructif et agréable. 

18 mai 2014

IL FAIT CHAUD O O O O O O !

Bonaparte

Parfois, la vie, c'est con comme la lune.

Après, il faut trier le bon grain de l'e-vrai.

Je ne résiste pas à narrer un petit bout de mes récentes heures. Dans le plus majestueux des Finistères. En l'occurrence, le Médoc. D'une part, il se déroule au Verdon, ancien appendice soulacais, une fête païenne, non-votive, en même temps dédiée à l'eau. Normal en Médoc. A telle enseigne que mes confrères et moi-même, dédicaçons nos ouvrages, vis à vis d'une eau saumâtre. Couleur entre café expresso et Coca Light. Je vous promets. Je l'ai vu, ça !

D'autre part, au sein de l'antique mère, Soulac, la soirée balance entre trois possibilités. Au minimum.

Le Front de Mer est saturé de paparazzis, confrontés à une gamme chromatique finale qui donne à voir des tonalités, du Sauternes le plus pisseux au Saint Estéphe des plus terreux. Perso., je suis rive gauche. A me damner. Donc, gamme parfaite.

Une seconde part emplit les salles et les terrasses de restauration, plus ou moins gourmandes, ampoulée des biens de la terre. Et des frigos.

La Nuit des Musées, au sanctuaire ordinaire et légitime d'un Sanglier initial relégué dans un magasin accessoire, dévoyé au profit d'une psychanalyse huileuse d'une féminité peu sûre, sollicite non pas tant nos sens supérieurs mais nôtre propension grégaire de sujets imposables. Strictement.

Comme tous les bulots, j'interroge la presse locale tant je préfère opter pour un point de vue collectif. Individuellement, nous sommes à bout de toute appréciation.

A première analyse, nous oscillons entre guignolade et fouttage de gueule. Face à un inégal combat entre des sèche-cheveux brassant des feuilles de choux avant qu'une sylphide convoite sa congénère, doigtée de dix préservatifs dont elle se libère via d'improbables spasmes. Vient une mozartienne Reine de la Nuit couverte, en tout bien, tout honneur, par une banda sympathique au demeurant si, en lieu et place de louisianneries approximatives et exubérantes en termes sonores, elle nous aurait versé, simplement quelques gasconnades basco-landaises.

Ok ! Chacun son mauvais goût. C’est pourquoi le Premier Consul -regardons bien- au Passage des Alpes, nous adresse un doigt d’honneur.

 

24 avril 2014

PAS REAC, VIEUX CON. NUANCE !

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Du bonheur et de son insolence, mode d’emploi... Après une nouvelle tempête à décoiffer un évêque dûment mitré, un petit film me parle du bonheur et de son insolence. C’est encore le vieux ponton de Soulac. Plage centrale. Il dresse une ligne apparemment sûre entre la ville et la mer. Sur la gauche, vers le sud, derrière l’alignement impeccable des cabanes de loueurs de tentes, le Club Mickey, clos d’une barrière blanche signale un espace qui figure le paradis. Etre du Club ou ne pas en être ... Quelle question saugrenue ! Chacun a sa propre conception de la liberté. Pour nous, sensément, elle sied à l’intérieur de ces limites de bois et il nous vient parfois l’idée de toiser ceux qui n’en sont pas, cheminant le long de la clôture, pauvres esclaves ordinaires chargés de pelles, de seaux, de matelas pneumatiques sous l’autorité d’une bonne d’enfants ou, pire, de la mère de famille elle-même : « fais pas ci, fais pas ça. » Les pauvres !

 

A la réflexion, ces images me glacent les reins. En effet, nous sommes les petits fils et les petites filles de la guerre et, avec la complicité de nos parents qui l’ont vécue, nous nous complaisons dans une sorte de camp qui aurait pour totem une baraque de bois fort approximative où nul n’a jamais songé à vérifier que les clous jointant les planches ne dépassent pas. Tout d’un coup, me remonte à la mémoire, un incident. On remarque une sorte d’aristocratie des clubistes en ce que leurs mères, d’une année sur l’autre, veillent à disposer d’une tente en bordure même de l’enceinte sacrée. Face à la nôtre, s’érigeait ce que nous nommions la cage à poules pour les provinciaux ou la cage à écureuils pour les parisiens. Je dois avoir sept ans. Pour un motif enfoui dans ma mémoire, moi qui ne possède pas un courage physique à toute épreuve, je franchis, plus ou moins agilement, les étages. Peut-être d’ailleurs, tenté-je de vamper une petite blonde aux joues barrées de fossettes lorsque, ma mère, à son canevas immonde, enjambe la clôture du club, s’élève le long de l’édifice, tentant de me déloger. Las, ces fameux clous saillent d’un peu partout. Mais, de cela, il n’y a qu’un adulte castrateur pour s’en associer. Et voici que ma mère, évidemment, coince son alliance entre le bois de la cage à poules et un de ces innombrables clous. Voilà qui calme les ardeurs y compris les plus généreuses. J’ai totalement oublié la fin de l’histoire et cela n’a aucune importance car il n’est que temps de rejoindre le bureau de Monsieur Letessier, dans la fameuse baraque. Voici l’heure de la gymnastique. Petite foulée. En bord de mer. Nul ne se fait prier, pas plus les gamines qui bavardent en fin de peloton que les fayots tentant de suivre, en tête, le professeur d’éducation physique. Combien d’entre nous,  à l’école, se faisant porter pâle pour le sport, sont les plus combattifs, ici, sur la plage ! En fin d’exercice, récompense suprême, la baignade en mer.

 

Education à la natation. Les pionniers ont eu le privilège absolu -ainsi qu’on le voit dans le petit film- d’apprendre à nager aux « Piscines »... En fait de piscine, il s’agit de caissons de bêton à même l’océan, au double usage : la protection des plages d’abord, ensuite la défense anti-aérienne durant la guerre. Ma génération, plus humble, est celle de la piscine Nausicaa, énorme boudin bleu Caraïbes, dans l’enceinte même du Club, abritée de canisses, à la mode méditerranéenne. La voix de Pierre Letessier porte loin et fort comme celle, un peu plus tard, de Jean Locatelli. Comme les hurlements des nageurs néophytes. A l’intérieur du camp retranché, la zone de la piscine figure comme le quartier des rebelles que l’on mâte à longueur de bassin... La grande fête, c’est le jour de vidange de la piscine. Toute une foule de petits se presse au débouché de la vidange érigeant des barrages de sable aussitôt explosés par le rejet de l’eau de la ville ! Mais encore une fois, il y a la caste des seigneurs, celle qui est invitée à user de la piscine jusqu’ ce qu’elle ne contienne plus d’eau. Souvent, j’en suis. Le fait est qu’entre mon frère et mes deux cousins nous figurons parmi les cotisants les plus assidus. Un jour, il y a eu un drame. Non pas dans cette piscine ni dans ses abords immédiats mais bien plus loin, au nord de la plage. L’un de nos petits camarades périt dans un accident de circulation. Je me souviens de l’ambiance dans la baraque-bureau. Aux deux extrémités, Pierre Letessier et Jean Locatelli, la tête dans les mains, le dos tourné vers le mur pour ne pas qu’on les voit, pleuraient. Ce jour-là, nous suspendîmes, de nous-mêmes, les  jeux. Nous n’y avions pas le cœur.

 

Parfois, je me demande si ce n’est pas le Club Mickey qui m’a donné le goût de la lecture. En effet, chaque fin de semaine, dans ma mémoire, Madame Letessier et Madame Locatelli nous distribuaient à foison de la littérature Disney. Il y a quatre ans à peine, lorsque nous fûmes contraints de déguerpir de la villa de ma grand-mère, notre berceau de famille, j’ai retrouvé d’anciens Picsou sans forme, les feuilles cornées, les couleurs des vignettes défraichies, en pile, aux toilettes. L’une des rares pièces à l’ombre au pic du soleil d’été.

 

Naturellement, le Club Mickey de l’époque, au moins, est un site propre à conforter les egos. Personnellement, je considère le fait comme tout à fait naturel d’autant que le reste de l’année, lorsque je ne suis pas à Soulac, je suis interne chez les Jésuites de Bordeaux. Je me hisserai même jusqu’à la gloire de la quatrième de couverture du Figaro, organisateur des concours de sable. Rétrospectivement, je suis assez honteux car à l’époque, j’ai gagné grâce à la réalisation d’une petite maison en L, prototype des pavillons résidentiels de banlieues des années soixante, soixante-dix. Médaille, diplôme, photo de presse. Pour parfaire mes prouesses sableuses, mon grand-père m’accompagne souvent chez un couvreur de ses amis. J’ai le droit de fouiller et de me servir, à ma guise, dans une mine de rebuts de réglettes de zinc. Elles me permettront d’obtenir des ouvrages sableux plus nets. A la villa, le revers de la médaille, c’est la conversation prolongée, au soleil, des coquilles de moules destinées à orner les tourelles de mes châteaux éphémères. Je me fais gronder d’importance par ma mère ou grand-mère. L’odeur des mollusques empeste la véranda et favorise l’agglutination de mouches bleues et grasses.

 

Une fois par semaine, nous, les enfants, vivons l’enfer. Le Club Mickey est fermé. Nous devons aller à la messe de neuf heures pour éviter l’affluence. Parfois, nous sommes menacés de la messe dite « des colonies » à la Salle Notre Dame. Ensuite, c’est l’heure de la piscine d’eau de mer. Une fois, le père d’une amie décide de nous aligner en vue du brevet du mille mètres nage libre. Quel effroi ! Nous y allons. Nos camarades s’acquittent de l’épreuve. Nous poursuivons sans presse. Inexorablement, la piscine et les gradins se vident. Puis vient l’agent municipal. D’un grand coup de sifflet, il nous signifie que la piscine va fermer. Et après ! Il nous reste deux longueurs. Au bout le brevet. Mais, le plus ennuyeux, le dimanche, ce sont les invités venus de Bordeaux. Ils arrivent tard, ils cherchent, dans des rues encombrées de bagnoles, des places à l’ombre. Mais, surtout, ils apportent le repas. Or, lorsqu’on met un gigot au four sur le coup d’une heure de l’après-midi, c’est un calvaire qui s’annonce car partant de l’heure supposée de la fin des agapes, il faut additionner trois heures au moins pour évaluer l’heure d’une éventuelle baignade. Sachant que les maitres-nageurs « ferment » la plage à dix-neuf heures, le créneau est mince. Demain lundi, s’ouvrira, de nouveau, le chemin de la liberté.

 

En fin de semaine, à la nuit, Toros de Fuego et défilés de majorettes au pas cadencé -la majeure partie des communes du Médoc dispose de sa fanfare, la « Joyeuse de ... », « L’Intrépide de ... »- inondent la rue de la plage, du marché au front de mer. L’hygiène balnéaire n’est pas totalement celle d’aujourd’hui de sorte que l’on contourne, la plupart du temps, la douche du soir. Alors, au sein de cette marée humaine, je m’enivre des relents d’huile de bronzage sur les épaules brulantes, luisantes et cuivrées des mères et des filles. Au cas où les parents, à périodicité fort espacée, décident d’aller tenter la chance au casino, les enfants sont gratifiés d’une double dose de sucreries de chez Doumic. Façon, pour la génération supérieure, de se racheter une conscience. Une fois, ma tante réputée mineure par les frères Lafond n’a dû son salut qu’à l’intervention intempestive de mon grand-père. Sans quoi, elle n’entrait pas dans le fabuleux jardin à la mauresque. Il avait vu les débuts de Marie Laforêt.

 

Le songe a passé et je reviens au petit film... Le directeur du Club Mickey fume devant nous. Nul aménagement pour d’éventuels enfants en fauteuil. Le vestiaire est mixte. Lorsque nous nous baignons, nous ne sommes pas humiliés comme ces gosses de Paris venus en groupe. Ils  doivent se baigner au sein d’un étroit cercle de corde tendue par leurs accompagnateurs. Aujourd’hui, ils figureraient une pisciculture scandinave où chaque saumon tente de marquer un territoire. Sinon, il meurt. Je visionne encore le petit film : Oh les belles mamans, les jolies grand-mères que vous êtes devenues, bonbons aigre-doux de mon enfance ! Et vous les garçons, êtes-vous chirurgien ou bien parlementaire corrompu, commerçant ventru ou bien agent des services techniques de la bourgade ? Quoi qu’il en soit, nous étions des princes et des princesses.

 

Nous étions de la race des seigneurs. Nous commandions à la terre. Nous commandions à la mer. Nous étions « du club » ! Un point, c’est tout. Nous étions l’espérance d’après-guerre, nous étions les diamants des trente glorieuses. Nous aurions tous voté De Gaulle ! Parfois, quelques adeptes du Bassin d’Arcachon s’égaraient en nos domaines. Nous aurions pu les chasser, nous en étions en droit mais nous étions également magnanimes, les pauvres, ils n’avaient jamais vu la mer. Pourvu qu’ils fassent montre d’une certaine humilité, i leur était possible, dans la hiérarchie des grades, d’être introduits entre nous, les seigneurs, et nos commettants, les parisiens.

Combien d’andernosiens, combien d’arcachonnais ont-ils été, de notre fait, relever du servage ! 

23 avril 2014

SŒUR ANNE : NI SAIN NI CLAIR

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Tels des Postulateurs à la cause des canonisables, la lucarne, la TSF, les blogos ... tous nous ont préparé, de longs jours, au choc de vérité que devait constituer le dossier édifiant de Madame Anne Sinclair. Jadis, on disait : « En amour, le plus intense, c’est grimper l’escalier ! » Et ça n’est pas faux dans la mesure où il arrive que l’effet produit soit inférieur à la motivation originelle. Nous étions pantelants et résignés d’une attente trop longue de la houppette turgescente de Laurent Delahousse. Et de fait, j’ai lâché Scènes de ménage sur M6 trop tôt pour ne pas louper la petite bobine sépia et biographique. Genre : « La fabuleuse carrière lyrique de Madame Magda Schneider sous le III° Reich, contribution à l’étude sur les causes principales de la dérive psychiatrique de sa fille Romy ». Sponsorisé par le Centre National du Cinéma et l’Union Européenne.

Après avoir vérifié qu’il n’est pas trois heures du matin et que je ne regarde pas ARTE, la sauce prend et je souris intérieurement songeant à une nouvelle découverte de l’école survivantiste à propos du sort d’Anastasia Romanovna. Des voyages, des relais mondains efficaces, des œuvres d’art pour survivre, une institution éducative parisienne supra-élitaire ! Avec des têtes de réseau comme Jean Jacques Chaban-Delmas que j’aime. Une pointe de Badinter en sus. Avec des carrés Hermès dessus !

Lorsque j’ai fini, provisoirement, par me taire, c’est lorsque la voix off a indiqué que monsieur Sinclair père était venu au monde monsieur Schwartz et que, scrutant le Bottin, du côté de New York, il avait pointé son patronyme nouveau qu’il partagea à sa fille unique. Pour représenter De Gaulle dans cet Orient ainsi désigné plus tard : « Vers l’Orient compliqué, je volai avec des idées simples. » J’ai attendu une belle poignée de minutes pour me concentrer de nouveau sur Ivan Levaï, autre israélite, orphelin hongrois, confié, en pleine guerre, à l’œuvre de Secours aux Enfants. Le narrateur glisse -un peu vite-  sur le choc de fortune entre Anne et lui. J’aime énormément la voix d’Ivan Levaï et la mise en scène de ses revues de presse. Il y a du Lucchini -avant Lucchini- dans cet homme.  Et il se fait quasi chuchotant lorsqu’il reconnaît : « Anne m’a fait renouer avec mon judaïsme ». Je ne suis pas surpris, je suis même rassuré par cette confession. La foi est indélébile. Effacer un tatouage est une épreuve dont on ne se relève pas. Sinon, mutilé(e). J’en ai vu, made in EU. Ils ont duré soixante-dix ans. Au moins.

L’inconvénient, sur le service public après vingt heures, c’est que l’on ne dispose pas de pause « pipi-pub ». Alors, le réalisateur du documentaire accélére le rythme pour aboutir à la séquence DSK. Il ne suffit d’être éjaculateur précoce pour ardemment désirer arriver au bout. De l’affaire.

Finalement, Anne Sinclair aura frôlé la sainteté mais, dans la matière, rien n’est jamais joué !

L’idéal pour la sainteté, c’est lorsque le martyr arrive, certes, mais, à la fin. Et seulement, à la fin. Or, objectivement, dans le scénario d’Anne, la séquence de la Via Crucis est désespérément longue.  L’éviction de TF1, Roger Patrice-Pelat, la MNEF, la cassette Méry, la petite stagiaire du FMI, Dodo à Lille, le(s) cashmere(s) vespéraux et dominicaux etc. Le soleil flingue.

Anne Sinclair n’est ni le récit d’une vie ni l’épiphanie d’un spectre. Un combat, une survie. Tel Israël au désert. Si je prends les lunettes pontificales de François, je note qu’il y a trop de fric dans cette affaire. Trop de gauche « hors-sol ». Trop de diamants. Trop de caviar. Trop de Cristal Roëderer Rosé, Cuvée Prestige. Cher et Kasher. La Sinclair, Vichy fraise, c’est pas son trip.

Comme dirait mon copain Gouzil: "Belle et re-belle!" J'ajouterai brillante, bosseuse, charmante. Pub pour dentifrice, ça n'est pas dégradant. Cerveau brighty. Mens sana in corpore sanum.

Si vous voulez le savoir, j’aime, du fond du cœur, la petite Anne Schwartz. Madame Sinclair m’agace. Ou plutôt, m'intrigue. Elle me dérange. Principalement depuis que le prolétariat, le vrai -celui d’Europe 1 et de Paris Turf- vote pour Marine.

Tous ego ! 

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23 avril 2014

INVALIDES / MIROMESNIL

coq

 

 

Les procès contre la cloche sonnant l’Angélus, les coqs saluant le lever du soleil ne figurent même plus au registre des faits divers tant la pratique s’est généralisée. Longtemps, campaniles et voix d’animaux ont constitué l’essentiel de la sonorisation de nos villages. Naturellement. Et puis voici qu’une horde coming-outée de parisiens -terme générique pour gens de la ville-  en pince pour le rural, ses rues conchiées de purins dégazés des tracteurs Mac Cormick, ses panoramas à couper le souffle d’un poitrinaire, ses stations d’épurations, ses cimetières proprets et ses bicoques cadavériques. Avec, dans chaque village, un office de tourisme à propos.

Je n’ai, de mémoire, jamais connu quelconque rural authentique, ester en justice à propos des carillons ou des gallinacés ; j’aurais l’audace de concevoir, par contre, que ce sont nos héros du XXI° siècle, bobos en bottes de skaï et pèlerines strassées, qui dérangent l’autorité judiciaire pour motifs de décibels impropres aux sites urbains. En pleine campagne. Partant du principe qu’une ville est un village qui a reçu dans la vie, je constate, avec le bon Maréchal : « Français -des villes- vous avez la mémoire courte. »

Il y a un petit détail qui a échappé à nos politiques -je le  remarque chaque jour à Soulac sur Mer, septentrion continental- ils n’ont pas intégré que la notion de vacances tend à disparaître au profit d’un concept davantage opalescent de loisirs. Cela tient du distinguo délicat qui réside entre mouchoir  et kleenex. En vacances, on dresse son camp de base. Dans la civilisation de loisirs, la posée de l’oiseau -voire du pigeon- est davantage aléatoire. D’autant que le migrant n’éprouve absolument aucun intérêt pour la contrée visitée sinon y trouver ses points de repères. Le triptyque Haut débit, Mac Donald’s, Hâagen-Dasz.

Imaginez-vous le clampin de la banlieue de Cergy Pontoise. Madame, aspirateur en main et clope en bouche, écoute la météo de RTL, un jeudi matin. Elle textote à son homme, contrôleur du métropolitain, ligne 13, secteur Invalides / Miromesnil qu’il va faire un temps splendide en sud Poitou-Charentes, nord Aquitaine. Paf ! Cinq heures plus tard, ils franchissent le rond-point maçonnique de Gaillan. Boudin de famille. Les écolos prendront le bac. La croisière s’amuse.

« Mais comment ! Il est, à peine, vingt heures, le marché est fermé ! » « Y a pu d’pain ! » Si on leur laisse la main, ils vont scotcher le bec des mouettes, émasculer les tellines, engueuler le gamin tombé du vélo. « En même temps, avec la Carte Visa, on a droit au rapatriement sanitaire. »

Un voisin m’a dit, avant-hier, « Vivement Octobre ! Mais en attendant, qu’est-ce qu’on ca entendre comme conneries... En même temps, on n’est que des commerçants ! »

Redevenons Sérieux, je dévore le dernier opus du Professeur Christian Coulon, -Médoc, les valeurs du lieu, essai aux Editions Confluences-. Il s’est mis en quête de dresser la geste du Pays Médoc et, dès les premières pages, il cogne, le cuisinier médoquin. Il affirme que cette presqu’île constitue vraisemblablement la dernière entité « tribale et tribaliste » revendiquée. Pour mieux nous river le clou, il ajoute le mot de l’anthropologiste Georges Balandier : « traditionalisme de résistance ».

Hâtons-nous de ne tirer de l’affaire aucune conclusion définitive. La grande aventure de l’érection de l’Etat en France a démarré avec la ratification de l’ordonnance Villers-Cotterêts en 1539 avec le primat de la langue française sur tout autre idiome local. Mais ça, c’était l’amuse-bouche. Depuis, nous avons vu défiler l’interdiction faite au cultivateur de conserver des graines de plantes pour la saison prochaine, l’interdiction de cultiver certaines variétés comme la Arly Rose, ancêtre des pommes de terre à robe saumonée, la tourterelle, la pibale. J’en passe. Je sais bien que la liberté des uns s’arrête là où gna-gna-gna... Il n’empêche que l’on ne peut pas offrir une nouvelle dimension de la liberté en opérant, de façon systématique, des coupes sombres dans les usages. Jadis, en Russie, un serf demanda au Tsar si la liberté viendrait à lui sur une troïka. On connaît la suite.

J’ai élevé mes filles en leur inculquant que la cuisine et la religion sont sœurs jumelles. Elles sont issues de l’instant où nos ancêtres ont cessé de confondre les os du poulet avec ceux de la grand-mère. De prime abord, la sentence est rude mais la réflexion qu’elle suggère, efficace.

Le tribalisme constitue un avatar de la liberté contrainte. Par contre, quiconque souhaitera envisager la globalité de « l’homme nouveau » de Saint Paul prendra la ligne 13 à Miromesnil, direction Montparnasse puis le TGV jusqu’à Bordeaux. Là, il entreprendra la Route Napoléon jusqu’à Sainte Hélène goûter à la vie rustique sous les pins de Bernard Duporge. Les coqs chantent et l’Angélus fournit l’heure. Gracieusement.

18 avril 2014

Quel temps fait-il à La Cluse-et-Mijoux ?

 

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A peine une planète exogène permet-elle d’identifier un nouveau lieu de vie probable, à des siècles en diésel, que son inventeur -au sens archéologique du terme- précise que sa découverte confirme que notre terre demeure un modèle unique dans l’univers. Bordel ! On aurait pu, au moins, y stocker les roumains malvenus en Roumanie, les parents indésirables chez les enfants, les taupes dans les gazons, la cicadelle de la flavescence dans la vigne, le goret dans le maïs, la cabane tombée sur le chien etc. Le cordonnier aurait précisé : « A perdre alêne ! » La renommée de Kepler 186 F durera ce qu’ont duré mes pivoines ! Le temps de jouir de leur vue. Ephémère. Une fille croisée dans la rue prolongée d’une fragrance bourgeoise avec ce rien de brise qui soulève un fantasme d’homme mûr.

Ou cela ne passe pas pour moi, c’est lorsque la TSF régurgite à satiété qu’aucun téléobjectif au monde n’est susceptible  de nous montrer cet Eldorado ! Patin couffin, c’est Vendredi Saint, Thomas met-il le doigt dans la plaie du Christ ? Que nenni ! J’ai retenu, de mon éducation jésuite, le syllogisme aristotélicien –un cheval borgne est cher- que l’on ressasse comme un incident scientifique. Je propose cette variante. Elle m’amuse...

 

« Aucune grenouille verte n'est abonnée au câble ;

Or les abonnés au câble ont une télévision ;

Donc certains possesseurs de télévision ne sont pas des grenouilles vertes. »

 

J’observe une ménagère affairée à remplir à rabord la malle de son auto. Je confirme, voici le week-end pascal. Son challenge, gagner le bord de mer avant les autres. Kepler 186 F, elle n’en a rien à cirer, Mémère. Ce qui la mine, fondamentalement, c’est de savoir s’il y a encore des travaux à Eysines ou si « ça » passe au Taillan. Tu pourrais lui dire que le commandant du paquebot coréen sirotait un pastaga sur la lunette arrière quand le bâtiment a coulé que cela ne lui soulèverait pas une paupière. Pas plus que la réélection du président algérien.

 

Il va devenir urgent de concevoir un logiciel qui opère une pré-sélection de l’information. Au cas par cas. Voyez-vous, ce qui me peine, dans la vie, au fond, c’est d’être obligé, chaque jour, de me fader la météo à La Cluse-et-Mijoux. Combien préférerais-je que le speaker de Radio Paris commence ainsi : « On nous rapporte que le rosier de Madame Husson a donné ses premiers boutons. » Là, d’accord ! Sinon, La Cluse-et-Mijoux, c’est dans le Jura. Ah bon, tout d’un coup, j’ai eu peur !

18 avril 2014

UN Q.I D'HUÎTRE

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Depuis quarante-huit heures, l'animal est passé, juridiquement, de l'état de meuble au statut d'être sensible. Je savais l'actuelle majorité sensible aux réformes sociétales mais, à ce point-là, je me dois de lui tirer mon chapeau à défaut d'un bon coup de pied au fondement. Cela étant, cette décision, absolument décisive pour l'avenir de l'humanité, ne mérite pas d'être fustigée comme le mérite de l'être le quidam moyen négligeant l'étron substantiel de son berger allemand fasciné par la perspective d'une virée -en laisse- dans un parc urbain.

Déjà, lors du dernier débat présidentiel, j'avais noté la place, selon moi, excessive, des échanges rugueux sur le mode d'abattage des animaux de boucherie. Après réflexion, j'avais considéré que si l'animal avait connu un superbe passé théomorphique, son devenir était désormais à son approche anthropomorphique. Passant rapidement sur le remplacement du poulet du dimanche par des nuggets totalement idéalisés afin que l'enfant ne puisse plus faire l'assimilation calamiteuse entre un charmant poussin et une momie passée au lance-flamme, j'ai pensé que des personnes plus averties que moi avaient engagé une quelconque responsabilité dans l’essor humain via cette fabuleuse prouesse.

C’est ainsi que j’ai analysé le phénomène Bambi du nom du petit cervidé, héros d’un splendide dessin animé du maître, Walt Disney. L’opus décrit la découverte du monde par un bébé faon. Première remarque, Bambi est sorti en 1942, au temps où les USA n’étaient pas totalement en guerre mais où les fils de Moïse étaient déjà parqués « comme des bêtes » dans des camps idoines.Deuxième remarque, notre Bambi est inspiré d’un roman autrichien « L'histoire d'une vie dans les bois » dont l’auteur fut un intime du bon Docteur Freud. Troisième remarque, absolument édifiante, c’est l’Inde, pays des vaches sacrées, qui, dès son indépendance, a réellement donné au film son envol international au moment où mes belles-sœurs parisiennes étaient nourries aux tickets de rationnement !

Le parti Socialiste qui est, présentement, aux commandes de ma France, semble avoir, encore une fois, facilité l’expansion de la connerie qui, avec celle de l’univers, est une preuve nouvelle et dynamique de l’existence de Dieu. J’offre, par conséquent, avec la plus extrême générosité, quelques pistes de réflexion à mes contemporains.

A l’exception notoire des maisons de rencontres échangistes sadomasochistes, les muselières, les colliers et les laisses seront confisqués et leur production interdite. La Loi Taubira sera amendée, avec le concours des institutions représentatives des cultes, à propos du pretium doloris consécutif à la garde alternée de la chatte  dans le cadre d’un divorce lesbien. Une commission ad-hoc sera constituée pour définir les instruments professionnels suppléant les couteaux dans les commerces de boucherie. Parce que j’aime les gens et, par conséquent, les bêtes.

Cela étant, si vous m’entendez dire d’un comparse qu’il possède un Q.I d’huître, de grâce, ne me dénoncez pas.

16 avril 2014

Bonjour ! Un jour, mon corps m'a trahi. Je me

Bonjour !

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Un jour, mon corps m'a trahi. Je me suis battu pour que la tête reste correcte. Tout au moins son contenu. J'ai lâché prise. La sollicitude des médecins était bien trop prégnante, la fidélité des miens confondante. A la lisière de la saturation. Je me suis protégé au sommet d'une tour d'ivoire. A la limite du dédoublement. Je me suis à écrire. A la cinquantaine. Non pas que je fus illettré jusqu'alors mais il s'agissait d'une écriture formelle sottement administrative ou laudatrice telle une harangue politique. J'avais été à bonne école aux côtés de Jacques Chaban-Delmas au point de l’idéaliser totalement.

La vie m'a comblé de bonheur. Je ne suis pas de ceux qui, hélas, ont du raboter leur éducation. L'école laïque, le collège jésuite, l'université policée, de Sciences Po Bordeaux à La Sorbonne. J'avais dix ans et, déjà, le port du blazer et de la cravate me semblait d'une banalité quotidienne absolue. C'est bien rare si un chapelet ne traîne pas dans ma poche de pantalon. Je fume à me damner. J'ai essayé d'être réac à la mode Tillinac mais souvent la route de ma pensée bifurque. J'adore les unes de Libération mais le contenu du journal m'insupporte. J'aimerais bien Le Figaro mais, souvent, ses dogmes me font sortir de mes gonds.

Sur ma table de chevet, San Antonio converse avec Saint Paul. Parfois, je me demande s'ils n'ont pas fait le même séminaire. J'ai toujours été convaincu qu'il y avait du Bach chez Charles Trenet et inversement. Quand j'écoute de la musique, je visualise, mentalement, un clavier de piano. "Rappelez-moi le nom de la pièce que vous avez interprétée à l'Offertoire ?" -Je joue de l'orgue- "Désolé, madame (monsieur), j'aurais trop peur d'exécuter un classique. Alors, je me joue !" Ce n'est pas de la prétention mais du respect. Déchiffrer une partition, c'est un peu comme ranger ma chambre. J'ai entendu Oscar Peterson et Jessie Norman à Edimbourg mais j'ai autant goûté Annie Cordy et Luis Mariano au Grand Théâtre de Bordeaux.

Et puis, j'ai béni le Ciel pour ma néphropathie. Mon premier roman Un Souper en Médoc aux Editions Féret connaît un joli succès. Je suis très fier de son bandeau rouge Prix Saint Estèphe 2014, de mon ruban bleu de chevalier du mérite, de la croix renversée de Saint Pierre sur ma médaille d'hospitalier de Notre Dame de Lourdes. J'aime ma femme et mes filles. Ma grand-mère maternelle me manque au point d'effacer le souvenir d'autres défunts. Je cuisine, je roule au médoc. Je suis admiratif de l'effort physique. Des autres. Genre Tour de France.

16 avril 2014

Des "Oh!" et des "Bah!"

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